09 Avr Fashion Preview: Dominique Ouzilleau, Maison Cyma, Claudette Floyd, Alexandre dit Sandy, Lushyne
Retour à l’Agora Hydro-Québec de l’UQAM pour le troisième – et dernier – volet de Fashion Preview. Au programme de cette soirée dédiée à la promotion de la mode montréalaise et de ses nombreux talents locaux: les défilés de Dominique Ouzilleau, Maison Cyma, Claudette Floyd, Alexandre dit Sandy et Lushyne.
Dominique Ouzilleau, virtuose de la fourrure
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Premier à défiler en cette troisième soirée mode, le virtuose montréalais de la fourrure: Dominique Ouzilleau. Dans le public, les soupirs d’émerveillement se laissent entendre au fur et à mesure que les mannequins présentent les pièces du maître. Un public conquis, de fidèles clients et admirateurs, qui se sont réunis dans un lieu où ils n’auraient probablement jamais mis les pieds sinon pour applaudir leur designer favori…et découvrir les nouveaux manteaux de fourrure proposés!
Sur la passerelle, le pied est cadencé, les têtes dandinent sur la musique pop de Michael Jackson. Des têtes ondulantes d’ailleurs vite rejointes par celles du public, qui bat la mesure dans un même mouvement. Qu’elle soit travaillée en accessoires (sac à bandoulière, tuque magistrale ou étole), la fourrure revet des allures complètement différentes. Il y en a pour tous les goûts: des plus jeunes (qu’on retrouve d’ailleurs en grand nombre dans la salle) aux plus matures. Pour les femmes urbaines, Dominique Ouzilleau a créé des blousons, des vestes sans manche, et des manteaux courts à capuche. Pour les plus glamour, le créateur a conçu de longs manteaux à la prestance infaillible, ou tout en volume, à la fois parfaitement douillet et somptueux. Des pièces qui transforment la femme en poupée russe précieuse, ou star des tapis rouges selon les modèles.
Pas étonnant que ce talent montréalais ait séduit et collaboré avec les plus grandes marques de la couture, de Chanel à Alexander McQueen, en passant par Christian Lacroix ou même Givenchy. Si Dominique Ouzilleau a cessé de parcourir le monde, il continue de proposer son savoir-faire à une clientèle fidèle, pour qui il s’adonne au sur-mesure, en recyclant notamment les manteaux de nos grand-mères.
Maison Cyma, le romantisme baroque
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Deuxième défilé de la soirée: Maison Cyma. Cy pour Cynthia, Ma pour Marie-Jo, les deux créatrices derrière cette griffe montréalaise qui ne cesse de séduire son public. Les deux jeunes femmes sont amies depuis toujours, tirant une force contagieuse de cette complicité créative. La première a étudié le commerce de mode à Vancouver, la seconde le design de mode au Campus Notre-Dame de Foy à Québec. Ensemble, elles créent des vêtements dont les valeurs éthiques sont inspirées de la force animale et du romantisme baroque. Instillant, au fil de leur collection, des éléments de signature forts, tels que la fourrure recyclée amovible, le cuir de poisson et la texture de smocking fait à la main.
Pour cette nouvelle collection, les mannequins s’avancent comme des apparitions. Des princesses de la troïka, aux coiffures et port altier, qui semblent parader vers leur couronnement royal. Ornées de délicates parures dorées jusque sur le haut de leur coiffe, les épaules rehaussées de fourrure aux allures plumées, un voile transparent en guise de traîne…les silhouettes imaginées par Maison Cyma laissent résolument une empreinte dans leur sillage, telle une douce odeur de myrrhe dans les contes orientaux. Des silhouettes tout en féminité et séduction, dont les jeux de transparence laissent apparaître une délicate lingerie signée Sokoloff.
Leçon de séduction avec Claudette Floyd
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Les modeuses montréalaises connaissaient la griffe Rush Couture, elles la redécouvrent sous le nom de Claudette par Claudette Floyd. Fidèle à sa marque de fabrique, la créatrice nous a proposé un défilé hautement féminin et glamour. Où les robes de soirée, côtoient les robes cocktail, et autres robes aussi féminines que sexy. Reconnue pour ses choix précieux de tissus, de la soie à la dentelle, avec quelques incursions de chiffon et de jersey pour les pièces plus classiques, Claudette Floyd n’a pas manqué à sa réputation.
Négligé laissant deviner une poitrine caressée par le tissus, longue jupe plissée aux imprimés fleuris et chatoyants, blouses noires tout en transparence, dos nus sublimés par la dentelle, ou par de simples rubans noués. Le jambes se révèlent, tranchant le tissus d’une robe longue, les échancrures et décolletés laissent songeur. Chez Claudette Floyd, la femme assume sa féminité, au point d’en faire un atout redoutablement séduisant. Jamais vulgaire, toujours maîtrisé. Une belle leçon de séduction.
Alexandre dit Sandy, du costume de spectacle à la mode masculine
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Le changement est radical lorsqu’on passe de l’élégance sublimée et féminine de Claudette Floyd au défilé de testostérone proposé par Alexandre di Sandy.
Emilie Mathieu, la créatrice de la marque masculine, est bachelière de l’École Supérieure de mode de Montréal. Elle commence sa carrière dans la mode comme costumière pour le Cirque du Soleil avant de poursuivre ses études à l’Istituto Marangoni de Milan. C’est là qu’elle décide de lancer sa ligne, Alexandre dit Sandy
Une ligne imaginée de façon créative, multipliant les détails décalés, que ce soit par des touches de couleurs en insérant des doublures colorées et morceaux d’imprimés, dans la coupe en jouant avec les proportions ou simplement en intégrant des boutons ou créations graphiques là où on ne les attend pas. Une démarche intéressante, qui manque toutefois de finition sur certaines pièces et laisse un arrière-goût dubitatif. L’illusion fonctionne tant que les mannequins sont en mouvement sous les projecteurs, mais retombe dès lors qu’on porte un regard plus attentif sur les coutures arrières de certains vestons. Par manque de temps peut-être.
Lushyne et ses femmes fatales
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Dernier designer de mode montréalais à défiler pour cette troisième et ultime soirée de Fashion Preview, Lushyne a conclu cette édition 2016 dans une ambiance des plus sexy. De quoi réveiller les quelques spectateurs encore présents à l’Agora de l’UQAM. Sur la passerelle, des créatures semblant sortir d’un rêve sulfureux et embrasé.
Les mannequins tout en courbes féminines ondulent dans des vêtements qui semblent se mêler à la peau. Les couleurs sont sombres mais chaudes, rouge cendré, or métallisé…les attitudes aussi nonchalamment ardentes. Robes moulantes qui incitent le corps à déborder, zips qui invitent à être dézippés, leggings qui ne cachent plus rien, pantalons en tissus transparent irisés dévoilent les dessous, ou sa version top, sous lequel les seins s’offrent l’air de rien.
Les femmes imaginées par Lushyne sont résolument fatales, infiniment sexy, voire provocantes.
À propos de Fashion Preview
L’évènement Fashion Preview est organisé depuis 2014 par l’organisme sans but lucratif Mode Avant-Première, dans le but de promouvoir le milieu de la mode montréalaise. Fashion Preview offre ainsi, à chaque édition, un tremplin pour la relève et un podium pour les designers plus établis de façon à les faire rayonner tant localement qu’internationalement.
Renseignements sur: fashion-preview.ca
(c) Texte et photos: Sarah Meublat